La Transespana est une course sur route de 1080km, décomposée en 18 étapes successives, sans jour de repos et qui traverse l'Espagne du Nord au Sud, par son axe central.
Il y a un classement quotidien et un classement général, sur des distances journalières, comprises entre 46 et 76km, avec parfois jusqu'à 1400m de dénivelé positif.
L'article De Vincent Hulin, ci-dessous, publié par France Bleu Poitou le jeudi 11 mai, résume mon aventure.
Un coureur poitevin "finisher" de la Transespana: une course à étapes de 1.000 km
Jean-Michel Pion vient de boucler l'une des courses à étapes parmi les plus difficiles d'Europe. Un millier de km en courant du nord au sud de l'Espagne.
Jean-Michel Pion (59 ans) vient de réaliser un véritable exploit sportif : être finisher de la Transespana 2023. Un groupe de seize ultra-fondeurs a pris le départ le 23 avril pour une arrivée le 10 mai. Ils ne sont que dix à avoir franchi la ligne d'arrivée. De Urdos (Pyrénées-Atlantiques) les 14 concurrents et les 2 concurrentes ont traversé l'Espagne par le centre du pays, avec une arrivée à Malaga. Parmi les vaillants guerriers, on retrouve donc Jean-Michel Pion, un habitué des longs efforts et des ultra-distances. L'infatigable coureur de Buxerolles (86) a dû une nouvelle fois piocher dans ses ressources mentales pour aller au bout de ce défi sportif : "J'étais bien sur la première partie, les dix premières étapes, et après ça s'est gâté, une inflammation du releveur, ensuite le tendon d'Achille gauche et puis la jambe droite qui prenait toute la charge, alors les huit dernières, j'étais dans le dur, dans la difficulté, l'épreuve, et puis quelques fois le renoncement, mais sans aller jusqu'à l'abandon du dossard. Les moments forts, ils sont en fait dans la difficulté quand on échange, quand on s'aide entre concurrents pour aller un peu au-delà de nos limites et finir l'étape."
Jean-Michel Pion a quand même pris le temps de savourer ces vacances un peu particulières :"A la base, je n'y allais pas pour faire une performance, parce que je n'en ai pas les capacités, j'y allais pour finir, comme ce sont des courses à étapes, chaque matin, on partait ensemble, ou par petits groupes décalés, mais ça reste quand même une course, dans l'esprit et ce n'est pas si simple que ça, que d'accepter de se faire doubler par un autre concurrent, j'y vais en dilettante et je laisse partir les autres." Et puis le bonheur chaque jour à l'issue de chaque étape était simple "boire une bière bien fraiche avec les autres concurrents et les membres de l'organisation."
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La plupart des photos ci-après sont de Jean-Michel Pion et les articles de Jean-Benoit Jaouen, dit JB.
L'arrivée à URDOS la veille du départ, briefing et apéritif de mise en bouche.
Etape 4 / CASTEJÓN-DE-VALDEJASA - FUENDEJALÓN 61,3 km 262D+ (total 219,6 km)
Deux départs avancés à 6h30 et 7h30 ce matin, les premiers (de la veille) seront les derniers et les derniers seront donc les premiers à démarrer avec l’avantage d'assister au lever du soleil sur un magnifique début d’étape en bordure du fameux désert des Bardenas, effleuré par le tracé de ce début d’étape. Bon d’accord, ici ce n’est ni le Sahara ni le marathon des sables mais en contrepartie une paix royale sur le bitume, un décor de western qui défile sur l’horizon, aucun hélicoptère de télévision au-dessus de la tête et aucun risque non plus de se marcher sur les pieds, même dans le sable ça peut faire mal... Alerte matinale pour le super vétéran des courses par étapes Robert Miorin (11e de la TRANSESPAÑA 2022) qui a passé une sale nuit suite à une crise de tachycardie et qui s’est demandé s’il allait passer la journée, mais ces gars-là ont de l’expérience et savent gérer la crise. Soixante kilomètres plus loin, sur la ligne d’arrivée, après une journée de marche forcée, Bob avait repris des couleurs ! De l'avis général, il a fait chaud et soif sur cette étape, pas loin de 30 degrés sous abri, mais ce qui est appréciable c’est que le mercure grimpe progressivement jour après jour, ce qui va permettre aux organismes de s’adapter avant de taper la vague de chaleur promise. Comme l'an dernier, la municipalité de FUENDEJALÓN entourée de vignes, a offert à chaque coureur une belle et bonne bouteille de précieux breuvage de sa cave, délicate attention (après le Coto de Hayas 2022, les récidivistes de la TRANSESPAÑA poursuivent la dégustation avec le Solo Syrah Tirio 2023). Après quatre étapes et déjà 220 kilomètres dans les cannes, le programme va se corser ces prochains jours avec les deux étapes les plus longues de la traversée, 75,6 et 75,7 kilomètres à suivre, agrémentés d’environ 1000 mètres de dénivelé chacune. Chacun s’y prépare et a repris des forces ce soir en dégustant la blanquette de dinde parfumée au curcuma préparée dans le gymnase par les chefs-cuisiniers Xavier et Stéphane. C’était excellent et comme chacun sait, quand l’intendance va, tout va !
Etape 5 / FUENDEJALÓN – CALATAYUD 75,6 km 1070D+ (total 295,2 km)
Toujours plus fort, pour cette journée qui s'annonce longue, c'est à 5 heures que le gymnase s'éveille pour trois départs successifs à 5h30, 6h et 7h et 6 postes de ravitaillements à installer aux Km 15, 27, 37, 47, 57 et 67, toute la caravane TRANSESPAÑA est sur le pont... Echauffement du jour sur les 16 premiers kilomètres menant au col de Puerto de la Chabola (902 mètres) d'où la vue plongeante est splendide et où la moitié du D+ du jour est déjà avalée, une mise en jambes qui réveille ! Après quelques tronçons de routes plus importantes, c'est encore une vingtaine de kilomètres le long d'un canyon encaissé qui marqueront la fin d'étape pour finir de s'en mettre plein les jambes et plein les mirettes avant d'atterrir sur les ramblas de Calatayud, ville de 20000 habitants, pour une arrivée plein centre-ville et la promesse d'une nuit dans un vrai hôtel et dans un vrai lit. Après une journée comme celle-là, c'est un luxe qui ne se refuse pas. Demain même punition, même distance et encore un peu plus de D+ pour pimenter l'entrée en province de Castilla-La-Mancha après 5 jours en Aragon pour les 15 coureurs et la trottinette toujours en course.
Etape 14 / SANTA ELENA – TORREQUEBRADILLA 63,0 km 477D+ (total 854,9 km)
Torrequebradilla, pipirrana & tortillas… TORREQUEBRADILLA, l’objectif du jour, paisible village de 250 âmes endormi dans la vallée du rio Guadalquivir. Il y faisait paraît-il 40 degrés la semaine dernière lors du passage de la vague de chaleur et nos coureurs s’en tirent donc à bon compte aujourd’hui avec un petit 30 tout à fait respirable, même si pour les derniers arrivés en milieu d’après midi il devenait temps de s’allonger à l’ombre pour une sieste réparatrice. Pipirrana, le fameux gaspacho local enrichi et accompagné de tortillas fraîches, le tout offert comme l’an dernier par la municipalité présente sur la ligne d’arrivée pour accueillir la TransEspaña du premier au dernier coureur. 100 % des partants sont arrivés mais malheureusement on comptait deux unités en moins sur la ligne de départ de cette 14e étape. L’Andalousie c’est la guigne pour Christian Fouillet, malade la nuit dernière (gastro / crise de foie ?) et qui doit renoncer, il avait déjà abandonné sur blessure tout près du but dans la 16e étape l’an dernier. Et puis le patineur Gérard Denis aux genoux de plus en plus récalcitrants rend lui aussi les armes et sa trottinette au lever du jour. Ils avaient pourtant tous les deux réalisé un parcours sans faute depuis les Pyrénées et on espère que l’hécatombe s’arrêtera là. Arriba TRANSESPAÑA, Málaga 225 K !
Étapes 1 à 18 (1080 km)
Prénom NOM | Temps | Moyenne |
Rémi DUBOQ | 103:23:24 | 10,45 km/h |
Matthias VÖLKEL (GER) | 113:14:09 | 9,54 km/h |
Fabrice VIAUD | 130:17:07 | 8,29 km/h |
Lionel RIVOIRE | 135:23:15 | 7,98 km/h |
Milka RAJALA (FIN) | 139:19:04 | 7,75 km/h |
Philippe MORA | 142:21:32 | 7,59 km/h |
Jean-Michel PION | 150:29:14 | 7,18 km/h |
Thomas STEINICKE (GER) | 156:32:07 | 6,90 km/h |
Frank BEHNKE (GER) | 164:44:39 | 6,56 km/h |
Robert MIORIN | 179:35:57 | 6,01 km/h |
Christian FOUILLET | DNS14 | |
Vincent PERREAU | DNF13 | |
Luc VALZER | DNS12 | |
Claudine PASCAL | DNF10 | |
Ludovic PORTERE | DNF6 | |
Casimir DUMONT SAINT-PRIEST | DNF3 | |
Gérard DENIS – trottinette | DNS14 |
DNS : Did Not Start
DNF : Did Not Finish